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Feathered

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20 avril 2015

Le bruit sourd des enfants

Traces

Avant Ici, le bruit que génère la main lancée avec élan sur un enfant (sur la partie supérieure de son corps, pour être précis) m'était inconnu.

Les enfants rendent un bruit sourd, résonnant de l'intérieur. Un bruit qui fait mal. Même "pour rire".

Aujourd'huit, j'ai vu rouge. Rouge au bruit sourd d'un Nième enfant. Un enfant réprimandé parce qu'il avait frappé un autre enfant dans le couloir. Le serpent qui se mord la queue.

J'ai vu rouge, j'ai dit stop. J'ai dit aux adultes présents, qui tapent sur les enfants pour un oui ou un non, pour rire ou punir (cette expression "une tape affectueuse", quand elle génère ce "ponk" détesté, me hérisse), d'arrêter. Et puis j'ai dit ce que je pensais aux responsables, à ceux qui nous assènent régulièrement que c'est interdit.

Aujourd'hui, après deux ans de "ponk" pour un oui, pou un non, j'ai arrêté d'être couarde. Ma tête doit être mise à prix à l'heure où j'écris ces mots, mais je pourrais pas m'en foutre davantage.

Et ça fait du bien.

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Aujourd'hui, rouge

 

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19 janvier 2015

Suspendre

Retournons promener
nos rêves outragés
aux berges de l'Euphrate,
suivons marche après marche
les souvenirs enfuis
d'un roi pour une reine,
suspendant un instant
le bruit des chars,
l'odeur de sang
et de poussière.

Goûtons du bout des doigts
les parfums oubliés,
la douleur des cascades,
tendons l'oreille
au chant brisé
des amours antiques,
suspendant un instant
le bruit des chars
l'odeur de sang,
et de poussière.

Parcourons ces arcades
élevées vers le ciel
ô larmes de verdure,
Semiramis est là,
colombe légendaire
aux jardins suspendant
le bruit des chars,
l'odeur de sang
et de poussière

une dernière fois.

11 janvier 2015

Credo pour crise de foi, debout, en marche

Cinq jours de solitude un peu hébétée. Cinq jours à essayer de digérer le choc, à attendre qu'ici, on me parle de mon pays, de ce qui s'y passe, qu'on me demande ce que je ressens et pourquoi une telle réaction en France... et dans le monde... sauf ici. Impression de vivre sur une autre planète. Seules réactions lues, en commentaires des articles en ligne dans la presse nationale du pays ou un post FB d'une collègue chrétienne : des horreurs sur les musulmans.
Quelques rares échanges, cependant, dont un symptomatique du fossé culturel au bord duquel je me retrouve souvent, sur la laïcité. "Ils n'auraient pas dû publier ces cartoons."  Ca sonne un peu comme le "Mais elle portait une jupe trop courte" après un viol. "
C'était insultant pour les musulmans, on ne se moque pas de ce qui est sacré pour les gens." J'ai beau essayer de faire comprendre la différence entre la laïcité à la française et celle d'ici, ça ne passe pas. Il est normal qu'on fasse une prière à Dieu pendant la "morning assembly" dans une école non-confessionnelle, il est choquant je puisse en être mal-à-l'aise. 
Cinq jours à réfléchir, à faire une espèce de tri dans ma tête, à me dire que tout ça, ces deux années en milieu confit de religion (à laquelle je ne m'identifie pas du tout), plus 5 jours de quasi-silence,  a renvoyé tout élan spirituel aux chiottes, avec plusieurs coups de chasse d'eau. 

Que reste-t-il ? Il reste des fondements que je ne pensais pas si solides. C'est avec ce credo en tête que, de loin, par l'esprit, je suis debout, en marche, avec ceux qui me manquent tout là-bas et qui sont debout, en marche.

Place de la République, Paris, 7 hanvier (Photo AFP)

 

Je ne crois pas que mon Dieu, si j'en ai un (ce qui ne te regarde pas), soit si différent du tien, si tu en as un : la petitesse d'esprits crassement humains, quelle que soit la religion, enferme trop souvent l'idée du divin dans une boîte à l'image de l'homme, bête et petit.
JE CROIS en la laïcité, que le sentiment religieux est du domaine de l'intime, comme l'absence de sentiment religieux, et je place le respect de l'Homme au-dessus de tout : si Dieu existe, c'est le meilleur moyen de le servir ; s'il n'existe pas, c'est le meilleur moyen de servir l'Homme, debout et en marche.

Je ne crois pas que la peur doive être niée : avouée à soi-même, canalisée, digérée, elle permet de survivre au danger, vivre et rester alerte pour combattre la terreur asservissante, ce chaos qui ne sert que la soif de pouvoir de ceux qui, de loin, font à dessein germer la folie dans l'esprit de petites frappes perdues devenues instruments terroristes.
JE CROIS  en la liberté, de croire ou ne pas croire, d'expression, de presse, d'être femme, homme, de chanter, pleurer, écrire, dessiner, rire et se moquer, même des autres car l'autre c'est aussi moi, la liberté d'être, malgré la peur, debout et en marche.

Je ne crois pas être meilleure, détenir toutes les vérités, valoir plus que toi, quelle que soit mon origine, ton origine, avoir plus ou moins que toi le droit d'être libre. Je ne crois pas que tu sois meilleur ou pire, que tu détiennes toutes les vérités, que "te plaire" doive rimer avec "me taire", ni que ta tristesse et ton indignation vaille plus ou moins que la mienne.
JE CROIS en l'égalité, en l'égale valeur de chacun dans la vie et dans la mort, en l'égalité des coeurs dans la tristesse et l'indignation face a la folie meurtrière, debout et en marche.

Ne croyant pas en toutes ces choses, croyant en toutes ces choses,
Je ne crois pas au blasphème, au silence imposé par la terreur, que la loi des armes soit la plus forte.
JE CROIS en la fraternité, en la responsabilité de chacun, en l'éducation mutuelle pour ouvrir les esprits, aux mots contre les mots, aux mots contre les maux, à la parole, aux gestes tendres, aux mains serrées, je crois en la communion des douleurs et des deuils, différents, multiples mais égaux, en la fraternité par-delà les oppositions, contre la terreur, debout et en marche.

13 décembre 2014

Samedi irréel

Sonne le réveil,
Le lit est soudain trop vaste -
Frisson solitaire

Samedi se lance
Dans le silence et le vide -
Mon café s'ennuit

Je ferme la porte
L'appartement reste seul -
Manquait un baiser.

11 décembre 2014

Slalom nocturne

Vélos et rickshaws
Vaches couchées sur la route -
Sortie du boulot

 

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10 décembre 2014

Vers d'eau

Intimité

Grève des chemineaux
Vive les croqueneaux
Les bancs aux tourtereaux
Aux jardins les moineaux
Et coule l'eau

Au troquet rue Vaneau
Un café-verre d'eau
La fontaine Boileau
Pépie de passereaux
Et coule l'eau

Sur le quai les anneaux
D'amarrage, féaux
Ont le reflet vert d'eau
Des arbres en vousseaux
Et coule l'eau

En Seine les bateaux
Font la nique aux oiseaux
Sous le pont Mirabeau
Paris s'y mire, beau.
Et coule l'eau

 

9 décembre 2014

La veille

Je suis la vieille
Je suis la laide
Le dos bien raide -
La nuit je veille

Je veille sur la lune grosse
Des oeuvres de vos rêves,
Dans l'oubli de vos jours moroses
Je vous offre une trève.

La nuit je veille.
Je suis la vieille
Je suis la laide -
Le dos bien raide

Bien raide est la ligne du temps :
J'y plante des étoiles
Et dans la noirceur qui s'étend
L'avenir se dévoile.

Le dos bien raide
La nuit je veille
Je suis la vieille -
Je suis la laide

La laide angoisse d'être moi
Telle une dune aride ;
Des papillons l'or, les émois,
Les sourires timides.

Je suis la laide
Le dos bien raide
La nuit je veille -
Je suis la vieille

La vieille cendre des encens
Qui pétrifie les dieux
Et les effluves indécents
De matins sans adieu.

Je suis la vieille
Je suis la laide
Le dos bien raide
La nuit, je veille

 

3 décembre 2014

Glimpse

Fleur étoile blanche
cligne sur le vert des feuilles -
cerise en hiver ?

30 novembre 2014

De la perte de repères et de soi

"Le déracinement pour l'être humain est une frustration qui, d'une manière ou d'une autre, atrophie la clarté de son âme." - Pablo Neruda (in J'avoue que j'ai vécu)

Voyager forme la jeunesse (même quand on n'est plus jeune au sens propre), se confronter à d'autres cultures ouvre l'esprit, oh tu as de la chance, tu vas voir tu vas adorer.
Fort de ces convictions, de son expérience, on se lance dans l'aventure avec, dans son paquetage, un certain nombre de résolutions : ne pas oublier qu'on est l'étranger (humilité devant les différences), il faut du temps pour se refaire des racines, c'est avant tout une aventure humaine et toute expérience est bonne à prendre.
Or, il s'avère que non, toute expérience n'est pas bonne à prendre, qu'envisager le dépaysement (qui se fait parfois déracinement) sous un angle exotique est une erreur. L'erreur de ceux qui voyagent pour le plaisir et ne font que survoler l'expérience du dépaysement (borné dans le temps par deux prises d'avion), ou de ceux qui entretiennent avec leurs souvenirs d'expériences similaires passées une relation nostalgique qui a, au fil du temps, gommé les crevasses. S'expatrier, c'est dur, c'est au quotidien parfois un combat et le choc des cultures peut se révéler douloureux.

FRUSTRATION
La frustration ne vient pas de ce que l'on s'attendait à trouver dans ce nouvel ici ce qu'on avait là-bas : on ne part pas volontairement pour vivre la même chose, au contraire. Elle vient plutôt de la difficulté à trouver ce compromis essentiel à toute relation d'amour ou d'amitié, qui vaut lorsqu'on pose ses valises dans un nouvel univers : trouver sa place, donc s'adapter, sans pour autant devoir changer son identité profonde. Adapter ce que l'on est à de nouvelles manières de vivre, d'envisager le monde. Certains ajustements paraissent plus aisés que d'autre mais, lorsqu'on est une femme et qu'on s'installe dans une société résolument plus traditionnelle que celle d'où l'on vient, tous supposent l'abandon d'une part de la liberté chérie dans laquelle on s'est toujours mu. Liberté physique qui tient à l'habillement, à la gestuelle, à l'intimité, à la possession (ce qu'on appellerait l'individualisme mais n'est réellement qu'une liberté) ; liberté psychologique également, telle l'expression des sentiments et pensées : la colère, ou tout simplement ce qu'on pense, certains mots qui soudain deviennent tabous (tout ce qui a trait aux rapports intimes), la tristesse. Le premier écueil est donc de se refuser trop de ces libertés, d'en arriver à les nier. On se place alors directement entre Charybde et Scylla, balottant entre frustration et explosions, généralement au mauvais moment. Le second écueil est le rejet, lié directement à la frustration, et cette pernicieuse certitude qu'on n'a rien à faire ici. 
La frustration engendre la colère, la colère empêche la pensée, la pensée pétrifiée annihile toute possibilité de compromis réfléchi et donc tout progrès d'adaptation, de nouvelles racines.

QUESTION DE CULTURE ?
Ici, et sans doute ailleurs, l'explication qu'on (vous) sert lorsque la frustration muette se mue en éclat, tient en 3 mots : "question de culture". Trois mots qui évitent, à la manière d'une formule magique, de se poser des questions et, surtout, de se remettre en question. Pour l'étranger que l'on est comme pour l'habitant avec qui l'on vit.
Quand on vit dans une société qui, bien que se voulant moderne, de l'intérieur vous est fort différente, on ne peut s'empêcher parfois d'être choqué par certains actes, habitudes, paroles. Il faudrait alors pouvoir mettre la frustration de côté et faire le tri entre ce qui est normal pour les gens au milieu desquels on évolue mais relève du culturel, ce qui semble la norme ici mais heurte vos convictions, et ce qui est universellement (anor)mal. On touche ici aux repères essentiels à un équilibre intérieur et à la capacité à faire confiance à l'autre, et plus important, à son propre jugement. Je sais que ne pas faire preuve de la plus simple civilité (dans le sens de reconnaître que l'autre existe en le saluant ou en lui répondant) n'est pas bien. A partir du moment où ce refus ne me choque ou blesse plus, que d'une certaine manière je l'accepte comme normal dans ce nouveau contexte, suis-je en train de perdre un petit repère ? Frapper un enfant pour le punir est mal, inacceptable, même la loi ici le réprouve. Si une majorité de gens autour de moi utilise la main ou la règle, puis-je leur faire confiance pour régler un problème avec un enfant ? Et si malgré tout je les mets à contribution, prenant le risque que l'enfant soit frappé, ne validé-je pas, d'une certaine manière, ces méthodes ? 
Il ne s'agit plus de s'asseoir sur ses petits bouts de liberté, mais de trouver le moyen, qui nécessite un réel effort, de ne pas se compromettre tout en faisant les compromis nécessaires à la fameuse adaptation après laquelle on semble courir en vain. De refuser que ces trois mots, "différence de culture", ne deviennent une formule facile et normalisatrice de chaque instant. 

QUESTION DE REPÈRES
Il arrive parfois que l'on se trouve au centre de situations qui, dans une autre vie, vous auraient fait hurler. Signe que les repères essentiels à un fonctionnement sain de votre esprit et de votre âme sont mis à mal, on réussit à transformer la situation en expérience ethno-sociologique, à prendre "le recul nécessaire" jusqu'au déni. Déni de ce que l'on est, du respect que l'autre vous doit, mais aussi de sa bêtise voire de sa cruauté. Ne pas prendre de recul, au risque de souffrir sur l'instant mais avoir ainsi l'occasion d'exprimer son refus de la situation, voilà ce qu'il serait sain de faire. Dire fermement qu'il est non seulement illogique mais surtout violent à l'adulte qui assène cinq claques à un enfant tout en lui criant qu'il ne doit pas frapper les autres. Laisser s'exprimer sa colère à la face de l'infirmière qui vous prend en photo au moment d'entrer au bloc pour un avortement thérapeutique. Taiter de pervers le médecin pathologiste, et ricocher sur les médecins et laborantins qui cautionnent l'acte par leur présence silencieuse, lorsqu'il vous montre les restes de ce que portait votre ventre deux semaines plus tôt pour se dédouaner, pathétiquement, d'une série d'erreurs.
On a tord de dire que garder son calme est toujours la meilleure attitude, que savoir rester poli, soi-disant pour ne pas s'abaisser au niveau de l'autre, est une vertu. C'est une vertu au regard de codes sociaux qui permettent aux autres de ne pas se sentir mal-à-l'aise. C'est surtout le meilleur moyen de se nier une juste colère, l'expression d'un refus à la mesure du choc qu'il entraîne en vous. La colère qui permet au refus d'une soi-disant normalité de s'exprimer (colère n'étant pas forcément synonyme de violence) n'a rien à voir avec la colère qui naît de la frustration. Et mélanger les deux, c'est perdre un autre repère. C'est admettre qu'en fait, tout est question de culture, que la bêtise de certains actes est justifiable.

CLARTÉ DE L'ÂME
"Le déracinement pour l'être humain est une frustration qui, d'une manière ou d'une autre, atrophie la clarté de son âme." Comment lutter contre cette atrophie de la clarté de l'âme, sans laquelle point de nouvelles racines ? Comment se défaire de cette frustration paralysante ? 
La prime solution serait de savoir vers qui se tourner pour se remettre les repères en place. Qui saurait vous dire : "Non, tu as raison, ce n'est pas normal / c'est la norme mais c'est mal / c'est mal quoi qu'il arrive". S'entourer de piliers, de petits garde-fous, particulièrement lorsque le milieu dans lequel on évolue tente de faire croire, de se convaincre, qu'il suit la même norme que celle de la culture dont vous venez. De nouveau repères, de chair et d'os et d'âme, qui vous aident à accepter ce qui ne peut être changé, sans pour autant le faire vôtre, et à participer au changement de ce qui peut l'être, c'est-à-dire à votre nouvelle vie. A accepter la frustration inévitable sans qu'elle ne pourrisse votre jugement.
Et de
 là, l'âme un peu regonflée, on peut espérer que l'on sera à même de voir enfin tout ce qu'il y a de bon, propre à faire grandir et à développer de nouvelles racines. 

10 octobre 2014

10.10

WorldCoalition2014Posters_Translated_French

Il y a quelques semaines, ma meilleure amie était partie prenante dans l'organisation et le déroulement de la première "Mad Pride" au monde, à Paris. Une manière festive et efficace de lever les tabous qui, même dans nos sociétés dites évoluées, pourrissent encore la vie des gens souffrant de maladie mentale (au sens large, donc d'une partie d'entre nous qui sommes, avons été, ou serons un jour ne serait-ce que victimes de dépression nerveuse).

Aujourd'hui, c'est la 12e journée mondiale contre la peine capitale, qui centre ses efforts cette année sur la situation plus particulière des condamnés à mort souffrant de troubles mentaux. Deux partages, pour l'occasion.

Tout d'abord, le début de l'article d'ECPM en préambule à la présentation de cette journée internationale. Étonnant. L'article entier - qui dresse un rapide tableau de la situation des condamnés à morts souffrant de maladies mentales dans le monde - est à lire ici.
Où l'on découvre que, même ici, où il y a un an les gens manifestaient dans les rues pour demander la peine de mort (de la manière la plus barbare possible) de violeurs, des juges devraient, par leur décision, faire honte à leurs homologues américains.

C'est une décision rarissime. En janvier dernier, la Cour suprême indienne a commué 15 condamnations à mort en prison en perpétuité, en raison de délais injustifiables avant l'exécution et de problèmes de santé mentale. Les juges suprêmes ont reconnu « la souffrance mentale insupportable qui suit la confirmation de la condamnation à mort » et ont ajouté que dans certains cas, « les condamnés à mort perdent leur équilibre mental du fait de l'anxiété prolongée et des souffrances ressenties dans le couloir de la mort ». S'appuyant sur « les canons reconnus des droits de l'homme », ce jugement a réjoui le principal avocat des plaignants, Me Yug Chaudhry. « Je pense que cela va influencer d'autres pays, du fait que l'Inde est le pays rétentionniste le plus peuplé et occupe une place géographiquement importante en Asie », a-t-il déclaré à la Coalition mondiale contre la peine de mort.
Pour l'heure, les troubles mentaux dans les couloirs de la mort sont loin d'être pleinement reconnus par les administrations pénitentiaires et judiciaires. Pourtant la situation s'avère alarmante. C'est pourquoi, cette année, c'est le thème majeur de la journée mondiale contre la peine de mort qui se tient chaque 10 octobre depuis 2003. Le slogan : « Protéger ceux qui souffrent de troubles mentaux, ne les exécutez pas » . [...]

En regard, un extrait d'un éditorial d'Allen Ault, ancien directeur du département de l'administration pénitentiaire de Georgia (USA). Lire l'intégralité de l'article ici. La parole des anciens bourreaux est, je trouve, souvent très marquante.

[...] I have been told by a Kentucky prosecutor that I obviously wasn't suited to be a director of corrections if applying the death penalty affected me adversely. But that statement begs the question: How does an individual prepare him or herself to become a serial killer? Only an individual without a conscience is equipped to become an executioner. Is that what society wants?
Capital punishment forces the person who has to carry it out to fall below the base humanity level of even the individual he is executing.
[...]
The only reason for capital punishment that does not act as a deterrent is revenge. But the Chinese proverb about revenge is true for those who have to murder a human being for a state: "Before you embark on a journey of revenge, dig two graves"— one for the target and the other for the avenger.
I once wrote an article for Newsweek entitled, "I don't remember their names, but I see their faces in my nightmares." I dug my grave, as the state's avenger, and now I am condemned to live in it. I shudder to think that corrections commissioners in Kentucky and other states are condemned to the same fate.

 

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