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8 mai 2011

L'homme-arbre

Il me semble que le premier "plus du dimanche" était le Jardin des Délices, de Bosch. Aujourd'hui, gros plan sur l'un des détails de ce tableau m'a toujours beaucoup plu : il s'agit de l'Homme-arbre, qu'on voit dans la partie Enfer du triptyque (HD). Il est en effet un point de départ idéal pour s'inventer des histoires et, d'autre part, on le retrouve en gravure, par Bosch (travail préparatoire ?) et d'après Bosch (un anonyme du XVIe siècle).

Mises en scène que j'aime.

Si vous en avez l'occasion, feuilletez avec délicatesse et révérence le Mazenod consacré à Bosch. Vous pouvez également lire l'article de L'Universalis sur le peintre, une bonne entrée en matière.

NB : Quand j'ai pondu ces vers pour rire, je n'avais pas réalisé que là encore on trouvait la chouette, omniprésente chez Bosch. Symbole double, c'est la sagesse dans l'Antiquité mais elle devient fourberie, voire démon au Moyen Âge.

A vous de broder, donc, d'imaginer ce que tous ces personnages font.  

 

 

L_Homme_Arbre_Bosch_gravure
Jérôme Bosch, L'Homme-arbre


Que regardes-tu donc, spectateur ébahi,
Figé derrière moi dans cet univers gris ?
N'as-tu jamais connu l'esprit du grand génie
Qui son monde peuplait de toutes vos folies ?

Il m'a déposé là, un matin de printemps,
M'offrant aux yeux des gens qui crient en me voyant.
Pourtant il a pensé parsemer mon étang
De petits animaux calmes et rassurants.

Approche-toi un peu, je ne suis qu'un pauvre homme,
Repoussant c'est bien vrai, mais fort tranquille en somme,
Car comment voudrais-tu que mon corps si difforme
Puisse hors de ce tableau mouvoir sa masse énorme ?

Mes pieds posés sur l'eau sont barques de pêcheurs
D'où tirent leurs racines deux troncs fort trompeurs.
Sont-ce deux bras noueux ou des jambes ? Un leurre
Puisque mon corps est œuf posé sur ces hauteurs.

Approche-toi encor, la coquille est brisée,
Tu verras en mon cœur des pêcheurs attablés,
Ripaillant bruyamment, contant billevesées,
Mieux vaut taire aux enfants tous ces mots grossiers.

Non tu ne rêves pas, mon chef est bien curieux :
Un pichet gigantesque est dressé vers les cieux
Au centre d'un plateau rond de bois peu précieux,
Crénelé prudemment de trente et quatre pieux.

Perché en équilibre au faîte d'une échelle
Qui de ce pot de fer voudrait percer le ciel,
Un autre pensionnaire à la pause irréelle
Pour atteindre un filin s'étire et s'écartèle.

Laisse glisser tes yeux le long de ce filin
Jusqu'au drapeau battant le symbole malin
De la lune en croissant qui, alliée au vin
De la cruche dressée, annonce mon destin.

(ALS/Tarred & Feathered)


Homme_arbre_anonyme_copie
Gravure, anonyme (XVIe siècle)

 

L_homme_arbre_Bosch_Enfer
Jérôme Bosch, détail du Jardin des délices (l'Enfer)


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