Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Feathered
Feathered
Feathered
Archives
Visiteurs
Depuis la création 43 187
27 octobre 2011

Bulletin ciné de mi-trimestre

Suite de la shopping list, pardon, de la liste de courses, cette fois-ci courses cinématographiques. Sur les Champs ces derniers temps, ou pas loin, pour des raisons que je ne m'explique pas. C'est ainsi que j'ai découvert le plaisir de faire la queue 1/2h un dimanche soir malgré un billet acheté à l'avance pour voir un film dans une salle bondée de mangeurs de pop-corn ou de bonbons chimiques qui puent et de spectateurs qui se croient dans leur salon ; plaisir surtout de la salle n°1 du Balzac, véritable cette fois, découverte d'un cinéma d'art et d'essai posé dans le quartier le plus bling bling d'Europe sans doute, comme un clin d'oeil joyeux !
C'est la mi-trimestre. Dans les collèges et lycées encore à l'âge de pierre où l'on n'utilise pas les cahiers de notes en ligne, accessibles par les familles en tout lieu en tout temps, c'est le moment redouté (par les parents et certains élèves) du relevé de notes intermédiaire (si si, c'est comme ça qu'on dit), premier bilan pour préparer certains foyers à la débâcle qui risque de plomber Noël. Parallèlement, après 1 mois de campagne, il était temps pour moi de faire bon usage du pass cinéma acheté en septembre. Je fouille ma besace pour en sortir les films vus à l'arrache ou de manière plus posée ces dernières semaines, dans l'ordre et le désordre (enfin, tendance du - au +), sorte de bilan de mi-trimestre personnel mais que je partage quand même.
On reprend les bonnes habitudes : pas trop de blabla (d'autres le font tellement plus naturellement), juste quelques images, pensées attrapées au vol et un concours !


drive

Drive, de Nicolas Winding Refn

2011 - Etats Unis 
Genre : hybride noir 
Durée : 01h40min 
Distributeur : Wild Side Films / Le Pacte  

Avec : Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston 

Drive 4

Drive 1

Il est rare que je trouve un film vu sur grand écran "nul", surtout lorsqu'issu du cinéma indépendant américain (voir entre autre les distributeurs) et bien qu'il fasse un tabac. Ce fut pourtant le cas pendant l'heure quarante passée assise dans le noir et les 3 jours qui ont suivi... Étrange, pour un film qui connaît un tel succès en salle et dans la presse.
A bien y réfléchir, je n'ai pas détesté. Peut-être suis-je passée à côté parce que le contrat cinéaste-spectateurs n'a pas été signé ce soir-là avec la salle : rires, moqueries et conversations "salon de thé".

On m'avait prévenue quant aux points qui risquaient de coincer
Musique : le mélange électro-douceâtre / chansons "à la Barbara-Streisand" (taisons les paroles à pleurer) m'a fait grincer des dents. Impression d'ensemble (pour marquer un relief avec le film lui-même ?) : pathétique.
Histoire d'amour : n'appartient pas au roman original. On m'avait dit "sirupeuse", j'ajoute "sans intérêt", "affadissant la profonde noirceur qu'on attend du film".
Ultra-violence : en opposition totale avec le rythme plutôt lent de l'ensemble, elle devient pénible, bien que sans doute porteuse de sens. Des rires symptômes de malaise, on est passé dans la salle à la franche rigolade, signe que ça ne fonctionnait pas...

2nd effet Kisskool.
Il n'est pas inintéressant de savoir que Winding Refn est le fils d'un monteur et d'une photographe...
La caméra :
on le voit particulièrement bien sur les photos du film. Maîtrise du cadrage, de l'éclairage (de la photographie en un mot) et du rythme visuel, avec un bémol quant à l'utilisation des ralentis, un peu lourdingues.
N'oublions pas que le personnage principal est cascadeur - pilote automobile. Quelques plans très impressionnants dans la maîtrise du point de vue proposé, particulièrement lors de la poursuite après le casse fatal.
L'acteur principal : visage très (in)expressif, parfait dans ce film qui oscille entre western urbain et film noir très noir. Un look en adéquation avec l'idée du cowboy sans passé, sans avenir, qui ne demande rien à personne et se retrouve envahi par l'histoire des autres. Une façon de bouger (et de rester immobile, même en avançant), manière d'être inquiétante dans ce qu'elle mêle placidité détachée (gentille ?) et froide violence psychopathologique sans qu'on puisse vraiment faire la différence.
Film étrange, en tout cas. Hybride sans aucun doute, de la typo du générique (à l'image de la B. O.) au mélange des rythmes et des genres.
PS : Clin à l'acteur Ron Perlman (Nino). Un site "spécialisé" dans le cinéma le mentionne en rappelant son rôle de premier plan dans la série nauséeuse Sons of Anarchy, je préfère quant à moi rappeler à votre bon souvenir Le Nom de la rose... 

Drive 2

 

 

Drive 3

___________________________

Je ne développerai pas trop les suivants : n'étant pas en opposition avec la manière dont les médias en parlent, mon point de vue ne sera pas très intéressant. Juste vous dire ce qui m'a plu, marquée ou au moins surprise.

 

PolissePolisse, de Maïwenn

2011 - France 
Genre : drame, chroniques
Durée : 02h07min
Distributeur : Mars Distribution
Avec : Karin Viard, Joey Starr, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Maïwenn, Karole Rocher, Emmanuelle Bercot, Frédéric Pierrot, Arnaud Henriet, Naidra Ayadi, Jérémie Elkaïm...

[Edité le 28/10] Je ne parle pas d'un grand film, mais d'un film qui fonctionne parfaitement, à la mise en scène impeccable et au montage qui roule sans accrocs. J'ai dû oublier (ça m'arrive de temps en temps, ça repose) de brancher mon cerveau en mode "femme de gauche" et me suis contentée de prendre plaisir à regarder Polisse, sans rechercher, sauf ponctuellement, la critique socio-politique. Sans doute une erreur, mais ce sont les vacances, alors zut. Je me suis marrée, je n'ai pas trop réfléchi pendant plus de 2h, et n'en suis pas dupe pour autant ! 

Polisse1

Ma petite voisine de 17 ans ressemble plus qu'un peu à Maïwenn.
Maïwenn s'entoure d'une brochette d'acteurs très variés qui laisse à penser que des réseaux se tissent entre jeunes réalisateurs/trices qui, par des chemins divers, font du cinéma bien davantage que d'autres pleins de sou(pe)s. Je pense ici à Elkaïm dont le petit côté intello de gauche est parfois une bouffée d'air frais.

Les femmes y sont des femmes, avec des problèmes de nanas sous la croûte dure.
Voir Karin Viard violente m'a plu.
Devant l'aberration de certaines situations, le fou-rire des personnages, totalement déplacé, sonne si bien que la salle, par dégoût empathique, en pleure également de rire. Car ce film fait rire sans vulgarité, franchement, puisque parfois il vaut mieux rire que pleurer. 

Polisse3

Polisse2

Le panel des flics fonctionne plus en clins d'oeil qu'en clichés systématiques, à part le flic bourrin sarkoziste (mais qui somme toute se révèle aussi gentil que les autres). Photo de gauche : les détails sont soignés (mais je n'avais pas vu pendant le film). A votre avis, le bureau dans le coin gauche, est-ce celui d'Elkaïm (le gentil qui parle bien ?) De Joey Star (le gros dur au coeur tendre) ?
Derrière ces vies de flics, il y a les enfants, sans angélisme mais avec un sentiment d'urgence chez certains flics, de manque létal chez d'autres.


Petit concours !

ShameSi vous avez été attentif au générique du début, sur la musique de l'Île aux enfants, vous avez peut-être vu, très fugitivement, le clin d'oeil ciné qui m'a rendu ce film très sympathique avant même qu'il ne commence. Le premier ou la première qui trouve gagnera une place pour m'accompagner voir (à Paris) Shame, le dernier film de Steve McQueen (Hunger) avec Michael Fassbender (Hunger, Unglorious Basterds, Fish Tank...) qui sortira le 7 décembre prochain en France. Fassbender y a obtenu la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine lors de la dernière Mostra de Venise. [Séance vraisemblablement le w-e des 9-11 décembre.]

 ___________________________

Restless afficheRestless, de Gus Van Sant 

2011 - Etats Unis 
Genre : drame, merveilleux
Durée : 01h35min  
Distributeur : Sony Pictures Releasing France 

Avec : Henry Hopper, Mia Wasikowska , Ryo Kase...

Restless2


Un regard a suffi pour suivre les enfants.

Accepter l'accord tacite. 

Laisser tomber ses oripeaux d'adulte chiant.

On peut jouer avec ou contre l'idée de mort plutôt que se jouer d'elle, jouer pour vivre. 


Les fantômes existent.

On n'est jamais sorti de l'enfance.

Il y a des lettres d'amour.

Un ange gardien peut être kamikaze et un kamikaze amoureux devenir ange gardien.

Un fantôme gardien ange doit aussi pouvoir faire le deuil de sa propre vie.

 

Restless3

Restless1


Les gris du deuil joué, refusé ou à venir, le disputent au rouge des baisers et des gants, aux dentelles des robes surannées, comme la blondeur adoucit la violence et la peur.


Parce qu'Henry Hopper et Mia Wasikowska ont la délicatesse des êtres magiques et que Van Sant tourne le drame en merveilleux.

 ___________________________

The-ArtistThe artist, de Michel Hazanavicius 

2011 - France
Genre : muet, (mélo)drame, mise en abyme
Durée : 01h40min
Distributeur : Warner Bros. France
Musique : Ludovic Bource
Avec : Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, plus

 
Un vrai film de cinéma sur le cinéma 

un vrai film d'amoureux du 7e art

un vrai film "à la manière de" original

un vrai film muet 

... et vous voudriez que je commente ?

The artist1

The artist2

The artist4

The artist10

 

 


The artist3

The artist5 

The artist8
 

The artist9

The artist7
 

The artist6
 

  Reconnaissez-vous ?

 

  

(Ah, j'oubliais !
Un article sur la B. O. sur Cinezik)
 

___________________________

Apollonide souvenirs de la maison closeL'Apollonide, souvenirs de la maison close,
de Bertrand Bonello 

2011 - France
Genre : drame, 
Durée : 02h02min de bonheur 
Distributeur : Haut et Court 
Avec : Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca... 

Femmes fardées du plaisir des hommes,
de l'ancien palais clos dans la nuit
elles avivent les salons et les chambres
aux tentures lourdes, aux miroirs trompeurs.
Fille qui sourit à jamais, putain qui se meurt.

Apollonide1

Apollonide3

LES PLAINTES D'UN ICARE

Les amants des prostituées
Sont heureux, dispos et repus ;
Quant à moi, mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées.

C'est grâce aux astres nonpareils,
Qui tout au fond du ciel flamboient,
Que mes yeux consumés ne voient
Que des souvenirs de soleils...

...En vain j'ai voulu de l'espace
Trouver la fin et le milieu ;
Sous je ne sais quel oeil de feu
Je sens mon aile qui se casse ;

Et brûlé par l'amour du beau,
Je n'aurai pas l'honneur sublime
De donner mon nom à l'abîme
Qui me servira de tombeau.

(Baudelaire, Les Fleurs du mal)

Apollonide5

Apollonide4

Le siècle s'achève
un autre s'ouvre au matin
Emeraudes inaccessibles
que vous restera-t-il
quand tout sera dit ?

___________________________

habemus papam afficheHabemus Papam, de Nanni Moretti 

2011 - France-Italie
Genre : comédie dramatique
Durée : 01h42
Distributeur : Le Pacte

Avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr... 
 

habemus papam1

 

Savoir exprimer en un regard tout le poids du monde qui vous dégringole dessus au sens propre.



Ne jamais trop en faire, devant ou derrière la caméra. Les décors naturels, le décorum traditionnel suffisent à montrer combien cet homme est homme.

 

Réussir à montrer le poids des règles papales, l'absurde de la situation.

 

Il fallait y penser tout d'abord, puis faire vivre cette pensée pour qu'elle devienne réalité, réalisée.

Habemus papam2

habemus papam5

 

 

Du Vatican au forum en passant par le théâtre, trois décors, trois jeux auxquels l'homme n'arrive pas à participer, témoin angoissé de ce qu'il n'a pas su faire jeune et de ce qu'il ne saurait pas faire maintenant.

___________________________

hors satanHors Satan, de Bruno Dumont

2011 - France
Genre : drame, mystique du regard
Durée : 01h49min d'étrange
Distributeur : Pyramide Distribution

Avec : David Dewaele, Alexandra Lematre, Valérie Mestdagh

C'était LA sortie de la semaine dernière. J'ai eu la chance de voir ce film dès après Cannes à Paris, au Reflet Médicis en avant première. Une découverte de Dumont, pleine de fascination.

 Se dévoile sous nos yeux
une sorte de religion du regard :
prière par le regard, tournée vers l'espace
qui semble n'être en fait jamais vide.

Côte d'Opale aux lumières sauvages et changeantes, dunes et vastes terrains vides,
le vent souffle on ne sait trop d'où
on ne sait trop dans quelle direction,
mais on s'y laisser porter. 

Hors satan 2

Hors satan3

 Entre légende, fable et mythe,
on suit l'homme étrange qui semble
éloigner le Mal.

 
 

On ne saisit pas tout, mais c'est bien ainsi car
qui a décrété que tout devait être dit,
tout compris ? 

Des miracles, des vies qu'on prend, des vies qu'on ramène,
une confiance en bordure de foi
permet à l'incendie de s'éteindre

L'équilibre est fragile entre réalité et magie,
réalisme et mythe, fondateur d'on ne sait encore quoi.

Religion du regard mise en abyme
c'est ça le cinéma. 

Hors satan 1

___________________________

Et puis enfin, et toujours,

La guerre est déclarée affiche 

dont je ne parlerai pas ici. En attendant que le webzine dont j'attends le lancement
me permette de mettre mon billet en lien ici.

 

Publicité
Commentaires
M
Bienvenue à nouveau sur la Planète Cinéma.<br /> Ton billet me déconcerte car, sauf à polémiquer sur des points de détail (Polisse ?), je suis d'accord avec toi sur tout.<br /> Par exemple, j'ai trouvé la musique de Drive affligeante, pour toi elle est pathétique. On va pas se battre. L'image du héros westernien me semble très pertinente, les qualités que tu mets en avant, ainsi que les limites du film, tout ça me parle bien. Le mélange entre cupcake sentimental et steak trop saignant, déjà gouté chez quelques coréens (J'ai rencontré le diable de Kim Jee Woon, par exemple, film d'une toute autre intensité, mais à la fois sanglant et pleurnichard) affadit terriblement le propos.<br /> Les autres films qui t'inspirent sont ceux qui m'ont le plus excité ces dernières semaines (même si j'y ajouterais Les bien aimés, que tu n'as peut-être pas encore vu ?). Avec les réserves que tu sais concernant Polisse (mais je ne renie pas mon plaisir à suivre ce film à mon sens ambigu). L'Apollonide est une merveille, un moment somptueux et cruel et Baudelaire en parle très bien. En voyant Habemus Papam j'ai eu envie de proclamer Nous avons un acteur (précieux Piccoli). Quant à La guerre est déclarée, tu sais ce que j'en pense, ça fait des mois que je milite pour ce film.<br /> Reste un miracle et deux regrets.<br /> Le miracle, c'est The artist, que je ne commenterai pas plus que toi, sinon pour saluer sa merveilleuse BO, digne des meilleurs Woody Allen. Avec le Valentin du film (surprenant Dujardin), je pense que toute parole est superflue.<br /> Les regrets sont pour Restless et Hors Satan qui, au bout du compte, n'auront pas rencontré le grand public et c'est dommage. La tendre délicatesse du premier, la sombre sobriété du second méritaient mieux qu'une sortie furtive et confidentielle.<br /> Au fait, j'ai eu quelques craintes en te voyant annoncer un concours. Feathered tournait-il résolument girly et consumériste comme tant d'autres. Heureusement, c'est au sens de l'observation du lecteur que tu fais appel, non à son sens du lucre. comme je n'ai pas trouvé tout seul la réponse (tu sais qui me l'a soufflée), je ne suis pas légitime à concourir. Toutefois, retrouver Fassbender chez Steve Mc Queen (avec la Carey Mulligan de Drive) n'est pas le pire qui puisse arriver à un honnête spectateur.<br /> Un peu long ce comm... Désolé et à bientôt.
Publicité
Derniers commentaires
Publicité