Après la pluie... les orages (Part I)
Juillet dégueu passé, on s'est dit : "Ca ne peut pas durer ! Ça va forcément s'améliorer." On s'est bouché les oreilles à la terrasse du bar tabac de Saint-P., pour ne pas entendre le dialogue qui met le moral en berne :
- Moi j'en ai marre, si ça continue, je pars.
- Et encore, imagine les campeurs ! Jusqu'à quand ça va continuer ?
- Oh, jusqu'à la mi-août...
Et puis miracle, quelques jours de beau temps ! Vite, on se remet aux travaux d'extérieur (élagage, piles de bois, redessiner le jardin "des simples" etc.), on reprend quelques couleurs, on fait de nouvelles feuilles à force de photosynthèse. Mais pas pour longtemps. Revoilà les nuages, en plus chaud donc en plus lourd, donc en plus de risques d'orage.
Conclusion, pour supporter cet été du genre TDM, mieux vaut s'armer de quelques films et bouquins pour palier le manque d'activités de plein air au milieu de nulle part dans cette verte et reculée campagne. Pour cela, il n'est pas inutile d'avoir parmi ses voisins un traducteur (de films entre autres) marié à une anglaise, aux rayonnages bien remplis. Pas forcément de grands classiques, mais de quoi oublier que ces deux mois font sans doute partie des pires vacances vécues en 40 ans...
On commence avec les DVD ?
Vus sans honte ces derniers temps :
Dans The Devil, Meryl Streep en Cruella de la mode relève un peu le niveau. A voir en VO non sous-titrée avec une ado de 16 ans : elle comprendra facilement les dialogues émaillés de noms de marques (contrairement à moi !) et le reste ne lui demandera pas d'effort particulier, c'est un bon moyen de s'exercer l'oreille. Sinon, assez pathétique, mais surprenamment moins pire que le bouquin, en fait. Mais j'assume.
Dans The Edge of Reason, le 2e volet (que je n'avais jamais vu) de Bridget Jones, Renée Zellweger est encore plus horripilante que dans le premier volet. Est-ce dû au film lui-même ? Aucune idée, mais je lui aurais flanqué avec plaisir deux baffes pour qu'elle arrête de prendre cette voix débile avec ses moues dégoulinantes. Même pas drôle, alors que le 1er volet avait plutôt bien réussi à rendre le peps du bouquin.
Dans le genre comédie romantique pour nanas, malheureusement jamais sorti en France ni même jamais passé à la télé je crois, The Truth about Cats and Dogs est tout à fait croquignolet, avec ses deux actrices parfaitement dans leur rôle, charmantes, sans mièvrerie particulière, et ses jolies petites trouvailles. Pour une fois, le rôle de la jeune femme "normale" n'est pas tenu par une bombe sexuelle déguisée en vilain petit canard. Et puis comment résister à Uma Thurman, délicieuse. Aucune surprise dans le scénario, mais aucune mauvaise surprise non plus, ce qui est un plus dans cette catégorie ! Parfait pour un coup de blues ou un après-midi d'été pourri et de déliquescence, ou encore une insomnie tenace. J'en sais quelque chose, c'est un élément récurrent (avec le roman The Girls Network et la série ci-dessous) en période de coups de mou.
Revu avec bonheur (on ne se refait pas, j'espère que ce sera toujours le cas quand j'aurai 60 balais) :
L'adaptation par la BBC du roman phare de la littérature victorienne : Pride and Prejudice de Jane Austen. Six épisodes dont je ne me lasse pas, pour la langue, pour le travail de pré-production (scénario et dialogues), pour le travail qui a permis de recréer mieux qu'aucune autre adaptation d'un roman d'Austen l'univers de celle-ci et son humour. Et puis, c'est le côté midinette qui rejaillit en chacune de nous qui voyons ce téléfilm, pour Mr. Darcy, incarné à jamais par Collin Firth et dont Helen Fielding s'est si largement inspirée dans Bridget Jones que son Marc Darcy est également joué par Firth. Pour les acteurs enfin, premiers comme seconds rôles, chacun exactement à sa place. Bref, un incontournable du genre, vu et revu depuis sa sortie à la télé en 1995. Et surtout à ne pas comparer avec l'adaptation de Joe Wright (2005), quite repulsive indeed!
A voir en cas d'insomnies en série :
Mad Men, la série américaine multi-récompensée. Ne regardant pas la télé et n'ayant qui plus est ni Canal+ ni TPS, je ne connais pas du tout. Mais le programme est alléchant. Au dos du coffret VO, on peut lire (en gros et en trad.) : "Saluée par la critique comme la série télé la plus cool de la planète (selon le Times), récompensée par un BAFTA, Mad Men est un regard sombrement drôle sur les incroyables rois de la pub qui dictaient le Rêve américain à la fin des années 50 et au début des années 60. Alcool, cigarettes à la chaîne, sexe et misogynie, les pionniers de Madison Avenue vendent un idéal qu'ils ont du mal à atteindre dans leur vie personnelle. Rien n'est aussi sexy. Rien n'est aussi provocateur. Nien n'est ce qu'il semble". Le tout en 39 épisodes !
Wire in the Blood, paraît-il redoutable, avec macaron rouge "18" sur le coffret. Diffusée en France sous le titre La Fureur dans le sang (Canal+ puis NT1) c'est une série policière britannique, créée d'après les romans de Val McDermid, qui met en scène les enquêtes, sur des crimes en série dans le nord de l'Angleterre, de l'inspecteur Carol Jordan, auxquelles collabore Tony Hill, psychologue et professeur universitaire, en qualité de profileur. Avis d'un téléspectateur : "Âmes sensibles s'abstenir ! Cette série interdite aux -12 ans met en scène des criminels tordus de chez tordus. Le psy est limite autiste, parle tout seul (en fait il s'adresse aux criminels et aux cadavres), il est flippant, asocial et superbement interprété par Robson Greene." On peut sans doute compter sur la British touch pour faire la différence d'avec les habituelles séries made in USA... En tous cas, 33h environ de DVD, de quoi peupler des nuits blanches !
Facile facile :
La trilogie Millenium,
en VO (suédois)
sous-titrée en Anglais,
pourquoi se priver ?
Les frères Coen :
The Big Lebowski,
Burn after Reading
Intolerable Cruelty.