Besace de mots
Je ne comprendrai jamais comment on peut passer l'été sans mots à lire ni pages à tourner.
Au retour de la bibliothèque aujourd'hui, ma besace souriante renfermait :
Pour la découverte, un brin d'excentricité, moins noire que les autres du même auteur mais la jeune bibliothécaire (qui avait l'air de s'y connaître) me l'a mis dans les mains :
Sous l'aile du bizarre (Emotionally Weird) de Kate Atkinson, 2000, GB, chez Fallois.
Le titre original me fait sourire, de même que l'appellation "roman comique". Pour le dire ainsi, il faut avoir une bonne dose d'autodérision.
Pour aller plus loin dans la découverte à travers Arlington Park, il y a quelques années, de cette auteure britannique :
Les Variations Bradshaw (The Bradshaw Variations) de Rachel Cusk, 2009, GB, chez l'Olivier.
Le journal sonore des livres : François Busnel - 08/02/2010 :
Pour renouer avec la prose d'une des plumes que je préfère mais que j'ai, étrangement, laissée filer dans le vent depuis 4 ans (au moins pour ses romans, car je reviens régulièrement au pays de sa poésie) :
La Couronne verte (Feathered) de Laura Kasischke, 2008, US, chez Bourgois.
Deux sourires ici : le titre original ("feathered" est un mot affectionné, tout comme l'était "emplumé" à une époque, avant que je ne rencontre Laura K., cf. photo ci-dessus) et la traductrice, Céline Leroy, qui a traduit également Les Variations Bradshaw. Car j'ai la faiblesse de regarder le nom des traducteurs, indication parfois précieuse d'un plaisir à venir (ou non).
Pour découvrir enfin celle dont les mots entendus sur Inter il y a quelques semaines m'ont séduite :
Les Oranges ne sont pas les seuls fruits (Oranges are not the Only Fruit) de Jeanette Winterson, 1985, GB, chez l'Olivier.
Ressorti cette année en même temps que son dernier roman, Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?, que j'attends. Le rapport avec les précédents ? Ici, l'éditeur. Parce que non seulement je regarde les traducteurs, mais également les éditeurs.
Ecouter l'excellente "Humeur vagabonde" de Kathleen Evin avec Jeanette Winterson : ici. Souriez, cela fait du bien.
Après les plumes féminines, pour retrouver l'univers noir, si noir, de la tétralogie du Yorkshire :
1977 (Nineteen Seventy-Seven), de David Peace, GB, chez Rivages.
1974 avait été la claque de mon année dernière, voire de ma dernière décennie, voire de ma vie de lectrice, dans le sens où pour la première fois, une écriture me projetait dans un monde de mots totalement nouveau, inconnu, sans repères, à vous donner le tournis comme si l'oreille interne du lecteur était faussée, jusqu'à s'écrier (enfin) "Tout est possible !" et, malgré la noirceur totale qui vous happe, en sourire de soulagement.
Enfin, après les mots lus de la voix intérieure, pour se laisser bercer par d'autres voix :
Baudelaire, L'intégrale de l'oeuvre poétique, chez Thélème (15 CD).
Allez, je vous fais frémir par anticipation pendant qu'un sourire me chatouille les lèvres : Michel Piccoli, Éric Caravaca, Denis Lavant, Isabelle Carré, Denis Podalydès, Guillaume Gallienne ; Les Fleurs du mal, Le Spleen de Paris, et Les Paradis artificiels ainsi que des extraits des critiques artistiques artistiques et de la correspondance de Baudelaire. J'avoue avoir un fort faible, a priori, pour les voix de Piccoli et Gallienne.
Bien évidemment, je vous en dirai davantage au fur et à mesure que les pages se tourneront.
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Aujourd'hui, quelque chose que je ne comprendrai jamais