Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Feathered
Feathered
Feathered
Archives
Visiteurs
Depuis la création 43 206
15 janvier 2011

"The Uncommon Reader", Alan Bennett

uncommon_readerAlan Bennett: The Uncommon Reader J

faber and faber

UK - 2007

Roman court - 121 pages

Trad. française : La reine des lectrices.

 

INCIPIT :

At Windsor it was the evening of the state banquet and as the president of France took his place beside Her Majesty, the royal family formed up behind and the procession slowly moved off and through the Waterloo Chamber.

"Now that I have you to myself", said the Queen, smiling to left and right as they glided through the glittering throng, "I’ve been longing to ask you about the writer Jean Genet."
 "Ah", said the president. "Oui".
The "Marseillaise" and the national anthem made for a pause in the proceedings, but when they had taken their seats Her Majesty turned to the president and resumed.
"Homosexual and jailbird, was he nevertheless as bad as he was painted? Or, more to the point" – and she took up her soup spoon – "was he as good?"
Unbriefed on the subject of the glamorous playwright and novelist, the president looked wildly about for the minister of culture. But she was being addressed by the Archbishop of Canterbury.
"Jean Genet," said the Queen again, helpfully. "Vous le connaissez?"
"Bien sûr," said the president.
"Il m’intéresse," said the Queen.
"Vraiment?" The president put down his spoon. It was going to be a long evening.

(Alan Bennett, The Uncommon Reader p. 3-4, faber and faber, UK 2008)

 

LA TRAME :

L’ « uncommon reader » de Bennett, comme on l'a tout de suite deviné, est en fait la Reine d’Angleterre qui découvre la lecture sur le tard, après 50 ans de règne et de vie réglée par le décorum et les devoirs. D’un hasard va naître une passion pour l’acte de lire. Lisant tout d’abord au petit bonheur la chance, la reine fait peu à peu des choix, affine ses goûts, devient indépendante et se pose des questions jusqu’à ce que le besoin constant de lire prenne le pas sur des devoirs royaux qui n’avaient jamais été remis en question auparavant et change sa manière d’envisager le monde. Ainsi, dans son désir de faire entrer la littérature dans sa vie privée comme dans sa vie publique, se met-elle parallèlement à dos une partie de son entourage  (ministres, conseillers comme personnel) qui voit ces changements d’un assez mauvais œil et complote pour essayer de la ramener dans le droit chemin.

CE QUE JE PEUX EN DIRE :

Présenté de la sorte, l’argument de ce roman court peut paraître bien sérieux. Il n’en est rien. C’est une sorte de fable moderne et légère, écrite dans une langue facile à lire mais très « British », où l’humour est présent tout du long. Le décalage entre l’image habituelle de Her Majesty the Queen et cette vieille dame qui s’arrange pour toujours avoir un livre sur elle (quitte à le cacher sous les coussins de sa voiture lors des défilés officiels ou à le sortir de son sac lors de rencontres avec le bon peuple anglais) est franchement drôle. L’incipit lui-même donne le ton (on ne peut s’empêcher de mettre un visage, des manières et une voix sur l’interlocuteur de la Reine, malgré le décalage temporel entre l’écriture du livre et les élections présidentielles françaises) et j’avoue que la caricature m’a réjouie.

Plus sérieusement, cette mise en scène est également prétexte à une réflexion (menée de manière légère et pétillante) sur le pouvoir des livres, ce que sont les auteurs et surtout ce que sont les lecteurs en général. Une lecture sans grande prétention donc, mais franchement agréable, drôle et pas inintéressante.

En connaître un peu davantage l'auteur : Site fluctuat.net

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité