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13 novembre 2011

Aventures feuilletonesques (5-6)

Pour combler la lacune de dimanche dernier, voici donc les deux derniers épisodes de notre voyage en compagnie de Gabin et Ferré (De Sacs et de cordes).

5e épisode

25-Ils me redonnèrent quelque goût. 26-Les oiseaux libres. 27-Pour soulever le toit.
28-Kol Nidrei. 29-Petit soldat. 30-Au paradis des pauvres chiens.

Ils me redonnèrent quelque goût...

Ils me redonnèrent quelque goût pour le couteau, le pinard et la musique. Ces zouaves-là dégageaient une chaleur fraternelle assez peu commune, d'ailleurs. Les soleils grelottants allaient faire la chaîne pour se dorer le cul au feu de leurs chansons et ils leur tricotaient des pullovers de laine. Moi j'inventais pour ces gars-là d'ardents repères. Et voilà, tout ça finit en tôle.
Que vous dirai-je des prisons ? Pour moi, elles étaient sans barreaux, les murs étaient des fenêtres. Pour certains c'était une étape à brûler et pour tant d'autres la haine, la perpétuité.

 

6e épisode

31-Je décidais de me fixer. 32-L'inconnue de Londres. 33-Si j'avais eu le sens du repentir.
34-Le parvenu. 35-Frères humains.

L'inconnu de Londres

Y'avait partout des cris stridents
Y'avait partout des mains coupables
Et des bandits considérables
Qui me faisaient grincer des dents

Et dans la rue aux mille gorges
Avec son ciel qu'on ne voit plus
Magnifiant mon seul écu
J'ai pu gagner le coupe-gorge

Dis moi fille du Nord
Avec ton air tranquille
Tu écumes la ville
Et dois gagner de l'or
Non pas répondit-elle
Je suis encore pucelle
Et ne suis là vraiment
Que par enchantement

Et l'inconnue parla
Comme on parle aux navires
Dans les ports orgueilleux
Que les départs déchirent

Je restais là comme un dadais
Elle était belle comme un cygne
Et moi j'avais une de ces guignes
Ça n'était pas ce que je croyais

Elle me conta des faits étranges
Qu'elle habitait un ciel pervers
D'où l'on voyait tout à l'envers
Pendant ce temps-là moi je faisais l'ange

Dis moi fille du Nord
Avec tes airs bizarres
Et tes façons barbares
Tu serais mieux dehors
Je sais répondit-elle
J'ai tort d'être pucelle
Crois-moi en vérité
C'est ma célébrité

Et l'inconnue chanta
Comme on chante à l'église
Les dimanches matin
Aux messes des marquises

La chambre était au paradis
D'un vieil hôtel à luminaire
Où l'on cultive la chimère
En y mettant un peu le prix

C'est une chose épouvantable
On était presqu'au petit matin
J'avais beau lui faire un dessin
Elle voulait pas se mettre à table

Dis moi fille du Nord
Avec tes airs primaires
Tu me la bailles amère
Je ne suis plus d'accord
Tant pis répondit-elle
Si je reste pucelle
La fin te le dira
Alors tu comprendras

Et l'inconnue pleura
Comme on pleure au théâtre
En voyant des pantins
Se foutre des emplâtres

On croit trouver une âme soeur
Et l'on récolte un vestale
Qui vient vous faire la morale
Dans un hôtel sans ascenseur

J'en étais là de mes pensées
J'ai senti sa main sur mes yeux
Tout comme un truc miraculeux
Et la dame s'est en allée

Dis-moi fille du Nord
Hélas adieu romance
A peine ça commence
On change de décor
Je croyais que ces demoiselles
N'étaient j'aimais pucelles
Et puis sait-on jamais
A une exception près

Et la vierge lassée
Partit sans m'avoir eu
Ça n'était qu'un soldat
De l'armée du salut



Petit clin d'oeil :
La poésie légendaire du traducteur automatique de Google ne vous a pas échappé et aurait ravi Ferré par son côté surréaliste. Écrivez la requête : "Ferré Au paradis des pauvres chiens", Google vous proposera de chercher également "Railway to heaven for the poor dogs".

Pour écouter les extraits déjà mis en ligne : cliquez.

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