Ni dieu ni maître
C'est en attrapant du coin de l'oeil un reflet du petit Ganesh sur son mur entre les deux fenêtres que j'ai réalisé la gaffe. Pourtant, les deux précédentes rencontres auraient dû m'échauder...
Ça avait commencé par l'odeur de l'encens dans le salon, trop tôt le matin - jour férié - m'annonçant qu'elle était dans la pièce quelque part derrière moi, silencieuse comme un fantôme et chaque fois. Puis plus tard, à l'occasion d'une incursion éclair au rez-de-chaussée, lorsqu'elle m'avait accueillie par un anthologique : "When you have taken your shower, come down. I have prepared Ganesh and you will make pooja, since now you're part of the family." Autant je ne dis rien sur ses intrusions encensées (dont le parfum trop matinal se marie difficilement avec le café), autant une petite mise au point urgente, s'imposait : je n'allais pas sacrifier aux dévotions pour Ganesh. C'est marrant comme ce genre d'invitations vous rappelle qu'à la base, genre dans la plante des pieds, vous avez été élevée chrétienne et que l'idôlatrie, même si vous vous comportez comme une mécréante depuis un certain temps, allant jusqu'à vous offrir des shots de Ferré à plein pot le dimanche matin (IL N'Y A PLUS RIEN !!!!!!!!!!), il n'en est pas question, même pour faire plaisir. Et puis zut, ce n'était pas écrit sur le paquet, contrairement à la BM (sans W) et autres entraves connexes.
Alors j'avoue, ce soir, lui dire "D. and I will have chicken curry left-overs tonight", c'était mal venu. J'aurais dû réfléchir, me rappeler que pooja c'est vege, prévoir en effet un plat vege ou au moins inventer un petit mensonge, pour l'épargner. Ganesh me zieute d'un sale oeil, entre ses deux fenêtres... Mais bon, ce soir c'est
NI DIEU NI MAÎTRE !
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Aujourd'hui, reflet